Le promontoire du Maennelstein

C'est un rocher haut d'une quinzaine de mètres qui surplombe à 817 m la plaine d'Alsace. Cet éperon rocheux est formé d'un ensemble mégalithique impressionnant. Sur son sommet on peut observer plusieurs cupules et entailles dont la fonction n'est pas connue (rites en l'honneur des dieux celtiques Men (lune) et El (soleil), d'où son nom Maennelstein ?)
Un anneau métallique bien mystérieux intrigue le visiteur, serait-ce le témoin silencieux des temps immémoriaux où la plaine d'Alsace n'était qu'un immense lac et où les bateaux venaient s'y amarrer ? De semblables anneaux se rencontrent également au Massif du Taennchel dans le Haut-Rhin.
On distingue au bas de la montagne la silhouette du château de Landsberg avec son donjon carré. Cette ruine vaut le coup d'être visitée. On peut encore y contempler une magnifique oriel dans un des murs. Sa superficie est assez importante et l'on peut y rêver des temps anciens où chevaliers et seigneurs y menaient ripaille. Au sommet des murs, au printemps, on peut observer une petite plante à fleur qui ne pousse qu'ici. Un reliquat des croisades qu'un seigneur a apporté et a planté là et qui y perdure depuis.
C'est à cet endroit également que l'on peut admirer la partie la plus ancienne du mur, celle qui n'a jamais été restaurée. Une longueur de 300 mètres serpente au travers d'une forêt de mélèze d'un vert clair. Beaucoup de blocs sont disposés pelle-mêle, preuve que l'enceinte a subit énormément de dommages à cet endroit.
La vue du rocher du Maennelstein est splendide, le soir, lorsque la plaine s'illumine de ses milles feux et que la vie grouillante des villes et villages nous envoie ses lumières scintillantes et éphémères. Là, contemplant ce spectacle tels des géants, lorsque le vent s'engouffre dans nos cheveux, l'impression d'éternité nous subjugue et c'est généralement avec regret que l'on quitte ces lieux, sûrs d'y revenir bientôt....


Lithographie 1859 (collection personnelle extrait de La montagne de sainte Odile et ses environs -typographie L.F Le Roux)