Un peu d'histoire sur le Mont Ste Odile et son occupation.

Le massif du Mont Sainte Odile, comme le témoigne les découvertes de plusieurs fouilles, a été occupé depuis le Néolithique. Des silex et haches en pierre polie ont permis de dater une lointaine occupation des lieux vers 4000 ans av. JC.

Un mobilier abondant datant de l'âge du bronze a également été exhumé et atteste d'une occupation assez importante à cette période, entre 1500 et 800 av. JC.

Par contre des objets de l'âge du fer (750 à 50 av. JC) sont beaucoup plus rares et semblent montrer qu'à cette époque le massif à été moins habité.

Une importante quantité de pièces romaines atteste par contre d'une intense activité sur le sommet. Il est à noter, selon certains archéologues, que les portes dites à couloir du mur (portes de Barr et de l'Elsberg) ont vraisemblablement été érigées durant l'époque romaine ainsi que certaines réfections de l'enceinte elle même (analyse de tenons de bois au carbone 14 et par dendrochronologie).


Pour l'époque mérovingienne,le secteur de la porte de Barr a révélé un mobilier assez important notamment au niveau des tumulis mis à jour (ossements et mobiliers visibles au musée archéologique de Strasbourg).

Quelques grandes étapes dans l'histoire ancienne de l'Alsace

Ces tombes corroborent le fait que le massif a été considéré comme sacré. C'est d'ailleurs également à cette période qu'a été fondé le couvent sur le sommet.

Le Moyen-Âge représente une période très riche sur le massif. Le couvent a acquis une renommée importante et est devenu un lieu de pèlerinage intense qui perdure encore aujourd'hui. Tout autour du massif, des châteaux ont été érigés (il y en a près de 8 dans un rayon de 10 km).

En conclusion l'occupation du site a été quasi continue depuis le néolithique jusqu'à nos jours avec des périodes plus ou moins intenses.

Et le mur dans tout cela ? De quelle époque date-t-il ?

Personne ne peut avancer avec certitude une date ou période précise. Des tentatives pour élucider le mystère ont bien été effectuées : dendrochronologie, carbone 14, comparaison des techniques de construction avec d'autres connues (oppidium gaulois, constructions helléniques, castrums romains, mégalitisme préhistorique), fouilles... : rien, aucune certitude ! Le mur conserve son secret....

Le point sur la technique de construction du mur païen
La caractéristique principale de la construction du mur réside dans l'utilisation de tenons en queue d'aronde qui s'ajustent dans les mortaises taillées dans deux blocs adjacents. Ces tenons assurent la jonction entre les pierres. Cette technique est unique en Europe du Nord.
En observant cette structure on peut néanmoins être étonné par la présence de ces jointures en bois aujourd'hui disparues. Servaient-elles vraiment à stabiliser l'enceinte, vu que le poids des blocs à lui seul assure une certaine cohésion au mur ?
Tout au long de l'enceinte on peut observer plusieurs carrières d'où étaient extraits les blocs. Ces derniers étaient obtenus par fendage de la roche mère au moyen de coin en bois secs qui, arrosés, gonflaient et faisaient éclater la pierre selon les lignes de failles de la roche. Souvent des rainures réalisées dans le roc facilitaient ou dirigeaient la ligne de cassure.
Pour l'arrosage les constructeurs utilisaient les cupules (sorte de petites cuvettes dans la pierre) qui servaient de réservoir d'eau. On les observe en grand nombre dans ces carrières notamment sur le plateau des fées.
Le transport des pierres (il y en près de 300 000 pour tout le mur) a été limité vu la proximité des carrières le long du chantier de construction.

Quelle a été la durée de construction, combien d'hommes y ont travaillé voilà encore des questions qui n'ont aucune réponse.